Lanzarote, une planète Mars espagnole

Voyage 16 avril 2019 par telemartin.tv


Volcans, cratères, absence totale d’eau douce, la quatrième plus grande île des Canaries ressemble à s’y méprendre à la planète rouge. Ce territoire peuplé de plus de 142.000 habitants accueille même régulièrement des tournages de films de science-fiction.

telemartin.tv vous explique pourquoi aller à Lanzarote va réveiller le jeune explorateur spatial qui sommeille en vous.

Dans un futur proche, un conflit sanglant oppose les humains et les Dracs, une race d’extra-terrestres aux visages reptiliens. Au cours d’un duel à bord de leurs vaisseaux intergalactiques, un pilote terrien et un Drac s’écrasent sur une planète étrange. La faune et la flore si différentes de ce qu’ils connaissent d’habitude les obligent à s’aider mutuellement pour dompter une nature sauvage. Cette terre inconnue c’est… Lanzarote. Plus exactement, c’est l’île des Canaries choisie par Wolfgang Petersen pour réaliser son épopée imaginaire « Enemy » avec Dennis Quaid. Les principales scènes ont été tournées dans le Parc national de Timanfaya surnommé en espagnol Montañas del Fuego (Montagnes de feu). Le paysage est recouvert aux trois quarts avec de la lave provenant des trois cents cratères de l’île. Le lieu recouvert de cendre où s’enfoncent les héros du film et que peuvent admirer les touristes du parc évoque un astre lointain d’une œuvre de SF ou d’un rapport d’ingénieurs de la NASA. Ici, pas besoin de décors coûteux ou de trucages numériques, l’acteur évolue dans un univers qui rappelle une planète tellurique. Les lapilli qui découlent de la lave tapissent de petites pierres scintillantes la surface de la terre. Quand les rayons du soleil se reflètent sur ces minéraux, un océan de gris, d’orange et de blanc parcourt l’atmosphère.

Amateur de bizarre, continuons le chemin qui mène à l’étrangeté. Toujours dans un futur proche (décidemment, il va s’y passer des choses), un écrivain, Daniel, rédige l’histoire de sa vie. Il raconte tout de son intimité notamment ses relations avec une secte, les Élohimites. Quelques siècles plus tard, ses descendants clonés, Daniel24 et Daniel25 lisent son autobiographie.

Le récit est plutôt salé : gourou porté sur le sexe et les manipulations génétiques, êtres réincarnés, prophètes assassinés, Lanzarote est le théâtre de personnages qui se prennent pour des dieux. Le climat tempéré et égal, l’architecture homogène et parfaite des maisons rétro-futuristes de l’architecte César Manrique, le fantasme de messie apocalyptique, tous ces éléments trouvent leur écrin idéal en Lanzarote.

Le romancier derrière cette œuvre torturée, c’est le sulfureux Michel Houellebecq. Passionné de littérature fantastique, Lanzarote ne pouvait que séduire le biographe de Lovecraft. Dans « La Possibilité d’une île », le lieu est un personnage du roman. C’est lui qui nous permet de quitter la réalité et de pénétrer dans la psyché d’un groupe de dévots d’un chef manipulateur. Michel Houellebecq a compris que quand on veut emmener son lecteur dans des mondes parallèles et alternatifs, l’île de Lanzarote est aussi puissante qu’un psychotrope.

L’artisan de l’unité et de l’identité de Lanzarote est l’architecte César Manrique. Pionnier du mouvement espagnol d’art abstrait, observateur attentif du surréalisme, les lignes et les formes des réalisations de l’artiste ont apporté une grâce qui n’existe que dans l’île. Car Lanzarote n’est pas seulement le lieu de l’étrange, c’est aussi un paradis de cendre érigé par un visionnaire. Manrique définit Lanzarote comme Gaudí la ville de Barcelone. Pour le natif de Las Palmas, l’art doit se fondre dans la nature. Parce que César Manrique en avait assez d’entendre parler de l’île volcanique de Lanzarote comme d’un champ de ruines, il va ériger une ville entière à base de rochers et de coulées figées de lave. Il va ensuite recouvrir toutes les habitations d’un blanc harmonieux en réfléchissant aux espaces pour laisser entrer les vents alizés. Quand le visiteur entre dans Lanzarote, il ressent un plaisir des sens total. César Manrique ajoute une touche supplémentaire avec des sculptures mobiles. Les maisons comme les hôtels de l’île sont ancrés dans la cendre. Les espaces de vies apparaissent enracinés dans la terre, façonnés par elle. César Manrique s’est battu pour que le tourisme reste modéré à Lanzarote. L’atmosphère ésotérique et minérale y est toujours de mise.

Dernier élément insolite : la Munidopsis polymorpha est l’animal emblématique de l’île. Ce crabe au dimension lilliputienne, pâle et aveugle vit dans les grottes volcaniques de Jameos del Agua. Bizarre, vous avez dit bizarre ? Bienvenue à Lanzarote.

Et puis pensez à aller faire un tour sur telemartin.tv pour adopter l’accent des Canaries. Cette bonne action pourrait bien vous ouvrir des souterrains cachés, gorgés de mystère.

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