Mafalda, la petite ARGENTINE qui a conquis le monde…

Culture 16 avril 2019 par telemartin.tv


Mafalda, la petite argentine qui a conquis le monde. 53 ans que l’héroïne la plus populaire d’Amérique du Sud fait partager avec humour et tendresse son tempérament libertaire. Certes, son créateur Quino a stoppé les histoires de sa fille de papier en 1973 mais le monde souffre toujours des mêmes injustices. Et les cris de révoltes de Mafalda restent d’actualité. C’est au tour de telemartin.tv de tirer le portrait de cette toute minuscule fille pleine de questions existentielles.

Qui est Mafalda ?

Son faire-part de naissance remonte à 1963, une commande publicitaire d’une marque d’électroménagers. Quino imagine les tribulations d’une famille de la classe moyenne de Buenos Aires. Le projet est finalement annulé mais Quino décide d’utiliser à nouveau en les modifiants ses personnages pour un magazine de comic-strip. Ce type de bandes dessinées permet de raconter de courtes histoires sur une ligne horizontale dépassant rarement quatre cases. Ironie de l’histoire, un projet hautement capitaliste a malgré lui donné forme à une petite fille d’environ 7 ans qui dénonce avec drôlerie les effets pervers de la société de consommation.

La particularité de cette fillette potelée comme celles de ses amis est qu’elle ne partage pas vraiment les préoccupations des enfants de son âge. La politique, la philosophie, les grands auteurs irriguent déjà l’esprit de ce personnage. Tout au long des aventures qui portent son nom, Mafalda est une accroc des journaux d’informations et reste souvent interloquée par la brutalité des hommes. Elle est tour à tour meurtrie par les événements de la guerre du Vietnam et les désastres écologiques qui ravagent la planète. Elle est fascinée par les mouvements de libération de la femme auxquels elle s’identifie. Elle n’hésite d’ailleurs pas à submerger de questions ses parents et ses professeurs qui la plupart du temps se retrouvent désemparés devant tant de précocité et de sensibilité au monde.

Elle affirme assez tôt son rejet de l’univers des adultes notamment par son dégoût du potage maternel qu’elle assimile à une forme de domination sur l’innocence enfantine.

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Mafalda est une éternelle indignée. Quino dit d’ailleurs d’elle « la seule chose qu’elle sait c’est qu’elle n’est pas d’accord ». Pour remettre en cause ses positions humanistes, elle a des camarades de jeu haut en couleur bien décidés à lui faire changer d’avis sur tout un tas de sujets politiques et culturels.

Parmi eux Miguelito, un enfant obsédé par l’ordre. Il aspire au coup d’Etat d’abord dans sa famille puis dans son pays pour mettre fin à la décadence qui y règne selon lui. Paradoxalement il a du mal avec la discipline trop stricte imposée par sa mère.

Le capitaliste de la bande, c’est Manolito, fils d’un commerçant espagnol, il ne rate jamais une occasion de faire de l’argent sur le dos de ses amis. Il rêve de transformer l’épicerie familiale en multinationale. Ses ambitions énormes ne l’empêchent pas d’être le bonnet d’âne de la classe préférant les monnaies sonnantes et trébuchantes aux manuels scolaires.

Felipe est le rêveur du groupe, à la fois dépressif, épris de liberté et d’humanisme comme Mafalda.
Susanita est la copine pimbêche. Égoïste, égocentrique, c’est la reine du commérage. Bourrée de préjugés elle ambitionne d’épouser un homme riche qui aura le bon goût de mourir jeune afin de la laisser vivre pleinement sa vie de mère au foyer.

Enfin, Liberté est la gauchiste de la bande dessinée. Elle incarne la misère qui touche une partie de la population argentine. Elle ne manque jamais d’humour pour évoquer sa triste condition.

Tout ce petit monde ne fait que traduire les angoisses de son auteur. Sur 60 ans de carrière, Quino n’en a finalement consacré que 9 à Mafalda. En 1976, il s’est même exilé à Milan après le coup d’Etat militaire en Argentine. « C’est mon pire souvenir, être loin de mon pays, de ma jeunesse », avoue-t’il.

Sans l’avoir calculé, il va faire de Mafalda l’ambassadrice des opprimés. L’image de la petite fille humaniste est utilisée pour illustrer la déclaration des droits de l’enfant mais aussi plus récemment pour une campagne féministe en Italie.

En 2009, l’héroïne de comic strip a même obtenue sa statue dans un quartier de Buenos Aires et au Canada, la ville de Gatineau a fait le choix d’une rue Mafalda.

Universelle, je vous dis !

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